8/10New York 911

/ Critique - écrit par weirdkorn, le 27/08/2005
Notre verdict : 8/10 - Boscorelli les droits du criminel (Fiche technique)

Tags : york saison episodes episode john kim series

Citoyens new-yorkais, vous avez un besoin urgent d'être secouru ? Composez le 911. Vous n'avez pas de téléphones à portée de main ? Ce n'est pas grave, la brigade du 55ème vous retrouvera, mort ou vivant, mais vous retrouvera quand même. New York 911 (Third watch en VO), dont le nom provient du numéro des secouristes et non des attaques terroristes du 11 septembre, raconte ainsi la vie des sauveteurs et des policiers de tous les jours. Diffusée sur NBC depuis 1999, la série créée par Edward Allen Bernero et John Wells, déjà scénariste et réalisateur d'épisodes d'Urgences, est considérée comme la petite soeur de cette dernière. Elle n'a pourtant jamais reçu de franc succès sur son territoire et a toujours beaucoup mieux marché à l'étranger.

New York 911 ne raconte pas la vie d'un seul corps de secours mais bien de tous, ou au moins ceux de la rue en décrivant le travail des ambulanciers, pompiers et policiers ainsi que leur vie personnelle au-delà de leur besogne quotidienne. Réunir ces trois métiers et les mettre chacun au-même niveau est l'excellente idée des créateurs puisque cela apporte un réalisme et surtout une vitalité exemplaire. Ainsi, plusieurs histoires se recoupent au cours d'un même épisode où chacun a son rôle à jouer, permettant ainsi de voir la complicité ou les hostilités de ces différents groupes. Et comme dans Urgences, on laisse une belle place aux histoires privées de chacun, permettant de les approfondir considérablement et de les rendre plus attachants, mais pas forcément plus agréables.

Comme dans toute bonne série, on retrouve ainsi une pléiade de personnages différents et complémentaires. La charnière centrale est formée par le tandem de policiers Maurice 'Bosco' Boscorelli et Faith Yokas. Entre le petit nerveux grande gueule aux méthodes provocantes et la mère de famille réfléchie, nous avons là un duo d'enfer. On retrouve à leur côté le vétéran John Sullivan et le bleu Ty Davis Jr. Du côté des ambulanciers et des pompiers, c'est à peu près les mêmes éléments entre l'expérimenté Doc Parker et la recrue Carlos Nieto auxquels s'ajoutent Kim, Jimmy ou Alex. On voit que l'équipe est assez nombreuse, sans tête d'affiche, certains prennant plus d'importance que d'autres au fil des épisodes. On constate d'ailleurs que l'on ne voit quasiment plus les pompiers lors des deux dernières saisons. Il faut dire aussi que combattre le feu est un métier particulièrement dangereux, surtout lorsqu'on travaille sous les ordres de scénaristes amateurs de sensations fortes.

En effet, ce qui frappe le plus dans la série sont les événements qui se produisent. N'importe qui aurait déjà démissionné plus de trente fois lorsque l'on voit ce à quoi ils sont confrontés. Les scénaristes ne reculent devant rien, quitte à se demander au bout de chaque épisode qui va encore mourir. Les enquêtes sont bien ficelées, l'action est omniprésente, la touche d'humour fait du bien dans ce monde de brutes et surtout on reste accroché à son siège en se demandant ce qu'ils vont encore inventer. Même s'ils en font parfois un peu trop à l'instar d'un 24, on ne peut qu'apprécier ces aventures palpitantes souvent reliées d'un épisode à un autre et nous laissant sur des cliffhangers terribles. C'est très bien réalisé, avec des scènes de tirs digne d'un John Woo, parfois original comme l'épisode Appel au secours se déroulant sur unique lieu, et toujours captivant. On est loin des séries bien pensantes à l'américaine avec des héros aux mauvais côtés, des fins pas toujours heureuses et une morale patriotique la plupart du temps laissée de côté.

Davantage tournée sur l'action, l'évolution des personnages et les retournements de situation que ces petites camarades, la série New York 911 séduit par le ton adopté. Toujours prenante, au jeu d'acteur excellent et au doublage tout à fait correct, elle ne laisse personne souffler, ni le téléspectateur, ni les héros. La série ne dépassera pas la sixième saison, ce qui n'est peut-être pas plus mal puisque l'on se demande comment les personnages pourraient en supporter encore plus, et on espère que France 2 aura la bonne idée de la reprogrammer depuis le début.